

Disons le tout net : la California, c'est une vraie Ferrari, une sportive comme on aime. Mais ce n'est qu'une des facettes de l'âme de ce coupé-cabriolet qui envoie promener plusieurs dogmes de la marque. Policée comme une GT à l'anglaise, la California adore aussi "cruiser", décapotée, en toute décontraction...
J’avoue, à l’idée d’une Ferrari coupé-cabriolet équipée d’un V8 avant, j’ai craint que la California manque de substance. Quelle erreur ! Le 4.3, qui adopte l'injection directe, séduit d’emblée par sa sonorité rauque. Signe des mécaniques d’exception, le bougre est incroyablement vif et grimpe vers les 8.000 tr/mn avec aisance. Pour atteindre 100 km/h, Ferrari promet moins de quatre secondes – comme une F430, plus puissante de 30 ch. Un exploit facilité par sa boîte à double embrayage, bluffante de rapidité et de douceur. Les rapports se succèdent sans temps mort, pratiquement sans rupture d’accélération. Impériale dans les courbes d’autoroute à vitesse élevée, la California affiche aussi de réelles aptitudes sportives. Toute sensation de lourdeur à l’avant est gommée, et la belle démontre un dynamisme rare, malgré un poids important.
Quant aux freins carbone-céramique, leur endurance ne souffre pas la critique. Seuls les pilotes les plus fins remarqueront qu'à l’inverse d’une F430 scuderia, la California n’a pas tout sacrifié à la compétition. Sa direction manque parfois de consistance et son V8 perd un peu de hargne. Cela n’enlève rien à la sportivité d’une California, dont la personnalité à facettes multiples est fascinante. Quinze secondes suffisent pour ranger son toit dans le coffre. La rigidité perd quelques plumes, mais les tremblements restent limités. Et, surtout, on entend encore mieux les vocalises d’un V8 tout miel dans son fonctionnement. À croire qu’il a grandi avec une nurse anglaise, tellement ses manières sont policées !
Le confort procuré par les suspensions s’accorde également à l’esprit Gran Turismo de la California. Derrière une ambiance typiquement Ferrari pointe, en effet, un vrai goût du luxe. La California aime les détails stylés, et si la finition n’égale pas la rigueur allemande, la polyvalence est de mise avec l’option "2+". Le principe : deux strapontins rabattables permettent d’embarquer deux occupants à l’arrière. Mais l’espace réduit et la posture très droite limitent ces places à un court dépannage. Décidemment très talentueuse, la California s’affiche à un tarif proche de celui d’une Aston Marin DB9 Volante. Mais qu'est-ce que l'argent, quand il s'agit de profiter de la plus innovante des Ferrari du moment ?
La F430 Coupé a eu droit à sa variante Scuderia, maintenant la Spider écope de la même punition. Une version gratifiée de 20 cavalli supplémentaires et allégée vient d'être présentée, n'acceptant qu'un seul accessoire superflu à son bord : un iPod.
Si vous trouvez qu'une F430 de base n'envoie pas assez le son, on peut vous aider du côté de Maranello. Et par plusieurs moyens : en décapotant d'abord, car la nouvelle venue est capable d'enlever son chapeau en quelques secondes. De quoi profiter encore mieux des vocalises de son V8. De plus, la Scuderia Spider s'équipe d'un système d'admission et d'un échappement qui libèrent la respiration du 4.3 de toute entrave. Du coup, il développe 510 chevaux, 20 de plus qu'auparavant, profitant également d'un taux de compression plus important.
Ce n'est pas assez ? Dans ce cas, optez pour l'iPod qui s'encastre dans le tableau de bord. Un équipement qui peut étonner, compte tenu de l'orientation résolument sportive de la nouvelle variante. Comme son homologue Coupé, la Spider a été allégée de 80 kg à coup de carbone que l'on voit absolument partout, et sa boîte robotisée et son différentiel arrière actif profitent de réglages affûtés. Ainsi, le 0 à 100 km/h devrait être abattu en 3,7 s, et des bourrasques allant jusqu'à 315 km/h s'attaquent à la capote en toile.
Pour contrôler toute cette fougue, les disques des freins sont faits de carbone-céramique. Reste à espérer qu'ils fonctionnent mieux que ceux du Coupé qui nous ont laissé un peu sur notre faim lors de notre essai. Sinon, la seule différence entre le roadster et le coupé se résume à la présence de deux plaques arborant les numéros 499 (le nombre de voitures fabriquées pour cette édition limitée) et 16, nous rappelant que Ferrari vient de remporter son seizième titre de constructeur en Formule 1.

